- Ganafoul -
Le power trio de 1977, de g à dr, Jean-Yves Astier, Yves Rothacher et Jack Bon (Photo Lapassade)
Cet article de Christophe Simplex avait paru dans
JukeBox Magazine 142 de Juillet 1999.
(Nous le mettons en ligne avec son accord)
Il faut remonter à 1974 pour trouver les premières traces de Ganafoul qui est alors un trio instrumental composé de Edouard Gonzalez (guitare), Philippe "Fourmi" Veau (basse) et Yves Rothacher (batterie). Ces trois-là sont originaires de Givors et Ganafoul est un mot argot-patois du coin signifiant "Comme un fou". Jean-Yves Astier est peu après embauché comme chanteur (et parolier en français) et le style du quatuor est quasiment heavy [photo de droite au Golf Drouot, de g à dr: Edouard, Astier, Rotache et Fourmi].
1975 voit l'arrivée d'un second guitariste plus blues, Jack
Bon (ex-SHB). Un premier concert qui se passe plutôt
mal aux Ateliers à Lyon et c'est déjà !a séparation. [NDSD:
On était au concert des Ateliers et on avait trouvé ça plutôt bien, vu
de l'extérieur… On trouve à
présent (2019) sur YouTube, une démo de ce Ganafoul à cinq, et en
français…!]
Jean-Yves Astier et Jack Bon restent seuls, les trois autres rejoignant
Factory à l'automne 1975. Il faut attendre près d'une année et le retour
d'Yves Rothacher pour que l'on entende à nouveau parler de Ganafoul, de
nouveau en trio. Jean-Yves
Astier est passé à la basse, harmonica et chœurs. Jack
Bon devient le guitariste et chanteur principal, tandis que Yves
Rotacher tient les baguettes. Le gang répète durement à Givors
(fief de Factory) et met en place un hard-rock matiné de blues et de
boogie avec des textes toujours partagés entre l'anglais et le français. Sider-rock
est le nom de baptême qu'ils donnent à leur musique (sider pour sidérurgie
!).
Paré d'un manager tout neuf, Robert
Lapassade (futur chanteur de Killdozer), Ganafoul donne des
concerts dans la région lyonnaise. Enfin, début 1977, ils font la première
partie de Little Bob Story à Lyon. Le courant passe parfaitement avec Little
Bob qui n'hésite pas à recommander chaudement Ganafoul auprès du
regretté Jean-Claude Pognant, patron du tout jeune label Crypto. Ce
dernier signe le trio qui n'avait jusqu'alors essuyé que des refus de la
part des compagnies discographiques.
UN SIDER-ROCK SIDéRANT !
Entre-temps, Ganafoul assure la prestigieuse première
partie de Status Quo à Lyon le 6 février 1977 [NDSD: Erreur, voir plus
bas], participe au festival de Pont-de-Cheruy le 22 mai à la même
affiche que Factory et Little Bob Story, joue enfin à Paris au Gibus (du
24 au 28 mai}, puis retrouve Little Bob à Givors le 1er Juin. Du 20 au 30
août, le trio se retrouve aux studios 20 à Angers pour l'enregistrement de
son premier album qui sort en octobre. "Saturday
Night" est le litre de ce brûlot qui comprend neuf titres, tous
en anglais.
"Let
Me Burn" ouvre le LP de la meilleure des manières, guitares en avant et
breaks judicieux pour un boogie à la ZZ Top. Moins speedé mais plus lourd,
"Danger Zone" lui succède. "Helvetia Song" est une jolie ballade tandis
que "Free Tomorrow" avec ses guitares wah-wah sonne plus pop. La face A
s'achève sur "Saturday Night", boogie-blues brûlant renforcé par un piano
martelé. L'autre face déménage tout autant avec "Dreamer", "Get Out Of
Here" et "Roll On" qui débordent tous d'énergie. On se quitte sur "Move On
Faster", un thème plus abordable mais toujours aussi swinguant. Toutes les
compositions sont de Jack Bon. Jean-Yves Astier et Yves Rothacher en
cosignent respectivement une et deux. °Saturday Night " sonne très brut,
très live et, si la production est simple, elle n'en est pas moins claire
et efficace. ce qui renforce la cohésion de cet album dont on a peine à
croire qu'il a été réalisé en dix jours !
Crypto édite aussi un 45 tours avec "Saturday Night" et "Let me burn" qui
sont sûrement les deux meilleurs morceaux de l'album. Pour fêter ça,
Ganafoul participe au concert Crypto avec, entre autres, Wapassou. Océan,
Mona Lisa et Little Bob Story le 24 septembre 1977 à Belfort. Ce show est
enregistré et fera l'objet du troisième 33 tours de Ganafoul. Mais nous y
reviendrons plus tard car le trio entame une tournée française d'un mois
en première partie de Little Bob. Ce périple passe par l'Olympia le 23
octobre.
L'année 1978 démarre comme 1977 s'était achevée, c'est-à-dire par de multiples concerts avec quelques dates marquantes. Ainsi les 28 janvier et 29 mars ils sont à Paris au Laser. Le 25 avril ils jouent à Lyon, salle Rameau, devant 1500 spectateurs, avec Killdozer en première partie. Le 22 mai Ganafoul est de retour à Paris, à l'Espace Cardin, avec Little Bob Story. Le référendum annuel des lecteurs de Best voit Ganafoul se classer 7e groupe français, ils reviennent ensuite à l'Olympia pour le festival "Le Rock d'ici" qui se déroule sur sept soirées. Le trio lyonnais est programmé en vedette le 11 juillet avec Shakin' Street, Trans Europe Express et Brézovar en première partie.
FONCER DROIT DEVANT
Entre temps, pour des raisons personnelles, Yves
Rothacher a quitté Ganafoul où le batteur Bernard
Antoine lui succède. Il a déjà joué avec Metabolisme, Tangerine,
Valery Btesh (Cf. l'album "Rêve Crystal") et Mama Béa. Il a même remplacé
Jacky Bitton pour un concert des Variations ! Quant à Yves Rothacher, Il
ne reste pas longtemps inactif puisqu'il rejoint très vite Factory. Le 29
juillet, Ganafoul se produit au festival "New
Wave French Connection" au Théâtre Antique de Fourvière à Lyon
avec Starshooter, Bijou. Téléphone... et bien sûr Little Bob Story, le
tout devant 5.800 spectateurs. Ce festival est immortalisé par Gilbert
Namiand qui réalise le film "New Wave French Connection" dans lequel
apparaît un Ganafoul conquérant pour deux titres, "Far From Town" et
"Saturday Night". Puis au Théâtre Antique d'Orange cette fois, Ganafoul
assure la première partie de Téléphone le 12 août, puis revient en vedette
le lendemain devant un public de 6.000 personnes. Ils sont ensuite de
retour en studio, toujours à Angers, au studio Loury, pour
l'enregistrement de leur deuxième album, comprenant aussi neuf morceaux
mis en boîte en quinze jours. Pas le temps de souffler puisque d'autres
concerts se profilent à l'horizon. Ils passent le 2 septembre au festival
de Lesdins avec Shakin' Street, Starshooter... A cette occasion, Kent les
rejoint sur scène pour un "Saturday Night" fumant. Le 10 ils sont à la
Fête de l'Humanité à La Courneuve. Puis les 16 et 17 septembre à l'affiche
du festival de Carquefou avec de nouveau Little Bob Story devant 3500
spectateurs, tandis que le 21 le trio lyonnais est au Stadium à Paris en
première partie des Boomtown Rats de Bob Geldof.
Octobre 1978 voit la sortie de "Full
Speed Ahead", second 33 tours de Ganafoul avec huit compositions
dues à Jack Bon et une reprise. Deux invités prestigieux figurent dans les
chœurs : Little Bob sur deux titres et Fabienne Shine de Shakin' Street
sur trois autres.
FULL SPEED AHEAD
Cela démarre en trombe sur "Full Speed Ahead", morceau violent et rapide, suivi de "Nothing More" (cosigné avec Jean-Yves Astier), la reprise de "l'm A King Bee" (de Slim Harpo via les Rolling Stones) très soul-rock, "Dealing Your Love" et "Waiting For The Show" (également écrit avec Jean-Yves Astier) au tempo ralenti et avec l'apparition de cuivres. La face B s'ouvre avec "Rock Gutter" (composé avec l'aide d'Yves Rothacher) et "King Size Killer", deux titres gorgés de blues. Suivent "Trying So Hard", morceau lourd et assez lent. et enfin "Far From Town" (cosigné par Bernard Antoine) qui clôt en beauté l'album par un véloce boogie-rock. "Full Speed Ahead" et "Waiting For The Show" font l'objet d'un 45 tours promo. ll y a peu de différences avec le premier LP si ce n'est que la production est un peu plus fouillée, ce qui donne à l'ensemble un son quelque peu plus sophistiqué et moins immédiat. Mais ça fume plus que jamais !
Toujours est-il que, bardé de cet album flambant neuf, Ganafoul reprend la route. Une méthode qui lui a permis de vendre son premier 33 tours à plus de 15 000 exemplaires sans avoir recours à une promo quelconque de la part de Crypto. Les tournées intensives aux quatre coins du pays reprennent, marquées à Lyon par un concert promo sous chapiteau en janvier 1979 où ils sont rejoints par l'harmoniciste Sugar Blue et par Little Bob avec lequel ils interprètent "Hound Dog", "Sweet Little Rock'n'Roller" et "Maybelline". La recette a du bon puisque le power-trio est désormais classé 3e au référendum de Best derrière Téléphone et Ange, et 4e espoir 1979 à la suite de Van Halen, Dire Straits et Devo ! Ganafoul joue partout. Ils sont ainsi le 15 avril au programme du Printemps de Bourges avec Jacques Higelin, face à 2000 personnes. Le 28 avril on les voit au festival Antirouille à l'Hippodrome de Pantin avec François Béranger, Little Bob Story, 12°5, etc. Puis le 18 mai ils sont au festival de Miramas, le 9 juin à Marseille avant de s'attaquer à la Belgique et à l'Allemagne. Ganafoul fait aussi partie de la tournée Rock d'Ici qui, début août 1979, passe par Cap-d'Agde, Menton et Fréjus, avec les Dogs, Starshooter, Au Bonheur Des Dames...
SIDE
3
Auparavant, leur troisième album "Route 77" est paru. Ce disque a été enregistré live à la Maison du Peuple de Betfort le 24 septembre 1977 lors du concert Crypto. A cette occasion, et pour 25 minutes seulement, on retrouve donc Yves Rothacher à la batterie sur les six titres, cinq compositions de Jack Bon et une reprise. Il y a tout de même quatre inédits puisque seuls "Roll On" et "Saturday Night" ont été préalablement immortalisés sur vinyle. "You've Got To Pay" ouvre tranquillement le feu, carré et lourd puis cède sa place à l'efficace "Bad Train" et à l'ultra-rapide "Roll On". La face B est consacrée à "Hey Woman", blues lent quelque peu longuet, une excellente version de "Saturday Night" et au classique de Chuck Berry "Maybelline" expédié en 2'20. Un LP live court et concis qui retranscrit parfaitement l'esprit de Ganafoul : un rock-boogie-blues énergique à souhait et d'une maîtrise technique sans failles.
Tandis
que "Full Speed Ahead" approche les 25 000 exemplaires vendus, le trio
abandonne temporairement les routes pour retrouver les studios en
septembre 1979. Au château d'Hérouville, sous la houlette d'Anton Matthews
(qui a déjà travaillé pour les Stones), Ganafoul enregistre du 19
septembre au 3 octobre son quatrième album Le 27 octobre 1979, le trio
lyonnais participe au festival de Saumur, avec Bijou, tandis que "Side
3", le nouveau 33 tours, sort en décembre 1979. Neuf
morceaux figurent au menu, encore une fois tous signés Jack Bon. Départ en
fanfare avec "Bad Street Boy" long thème mélodique de près de six minutes
(cosigné par Jean-Yves Astier) auquel succède un boogle-blues assez
traditionnel, "Low Down inside". Vient ensuite un titre stonien, "Don't
Corne In", renforcé brillamment par le piano d'Anton Matthews. La face se
termine par "After All Those Days", un énergique boogie. "Sometimes",
tentative reggae réussie ouvre la face B qui se poursuit par l'électrisant
"Push And Pull". "Door 105" (écrit avec Bernard Antoine) sonne très Status
Quo avec de belles parties, tandis que "l've Got it Bad" a un tempo lourd
blindé par des guitares affutées. Pour clore l'album, Ganafoul propose "I
Never Get Enough". L'ensemble sonne bien grâce à la production
intéressante d'Anton Matthews.
SALOPERIE DE ROCK'N'ROLL !
Un 45 promo est extrait, couplant "Sometimes" à "Push And
Pull". Fort de ce quatrième 30 cm, Ganafoul entame une tournée française
d'un mois à compter du 29 Janvier 1980 puis participe au Festival Europe
Rock 80, le 9 mars au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne, à la même
affiche que Marquis De Sade, Simple Minds et Joe Jackson. Un second film,
"Saloperie De Rock'n'Roll " de Jean-Noël Delamarre, mettant en scène
Ganafoul (aux côtés de Starshooter. Soho, Téléphone et Elvis Platiné) sort
sur les écrans en février.
Avril voit Ganafoul à la 7e place du référendum de Best. Le 13 mai, le
trio revient à Lyon au Palais d'Hiver puis repart de plus belle sur les
routes françaises à compter du 3 juin, participant aux festivals de
Montbrison le 28 juin (avec Atoll, Little Bob Story), Orange le 11 juillet
(avec Trust. Elvis Costello. Lili Drop). Rieck le 26 juillet (avec Sapho,
Marquis De Sade, Lili Drop) et Etaples le 14 août (avec Dr. Feelgood,
Backstage). Entre-temps, fin juin, Jack Bon a rejoint Factory au studio du
château d'Hérouville, assurant des parties de guitare et des chœurs sur
deux morceaux, "L'Afrique A Faim" et "Le Zombie". Jean-Yves Astier et
Bernard Antoine retrouvent Jack Bon au château d'Hérouville pour
l'enregistrement du cinquième album de Ganafoul, marqué par deux
innovations de taille : les textes sont désormais en français (le succès
de Téléphone et Trust y est pour quelque chose tout comme les ventes plus
faibles de "Side 3") et la formation passe en quatuor avec l'arrivée d'un
second guitariste, Jean-Michel Bachtarzi. Dix titres sont réalisés. En
octobre est diffusé (par FR3) "L'Homme Aux Chiens", téléfilm dans lequel
figure Ganafoul alors que Jean-Yves Astier joue un petit rôle. Il s'ensuit
une période agitée puisque la publication de l'album est repoussée et que
Jean-Michel Bachtarzi et surtout Jean-Yves Astier quittent Ganafoul à la
fin de l'année.
T'AS BIEN FAILLI SPLITER
Jean-Yves Astier qui réémergera à la fin des années 80
accompagné par le groupe Série Limitée pour trois albums de blues
énergique de bonne facture, dans la lignée de Paul Personne ou Bill
Deraime. La prise de son et le mixage de leur premier LP sont dus à Yves
Rothacher, batteur original de Ganafoul.
Le duo Jack Bon-Bernard Antoine ne se décourage pas et recrute au
printemps 1981 Franck Argento (guitare) et Hervé Corcos (basse). Cette
formation entre au studio Le Vigilant, à Nice. pour enregistrer quatre
morceaux supplémentaires qui sont au générique de l'album "T'as
Bien Failli Crever" qui sort enfin en mai, tandis que le
référendum de Best voit Ganafoul reculer à la 17e position. Le titre du
disque résume bien l'état d'esprit du groupe et les paroles de Jack Bon
(auteur des dix morceaux) sont pleines d'amertume et de tristesse.
"Pour Te Tromper" est un hard-boogie plombé alors que "Qui Sera Le
Maître", beaucoup plus rapide, suit la ballade "Sang Et Poussière" que
vient illuminer la flûte de Pascal Mainenti. "Les Mains Sur Le Volant" est
excitant à souhait avec l'harmonica d'Hervé Corcos omniprésent qui est
encore présent sur le dernier morceau de la face, "Le Bronx", cosigné par
Bernard Antoine. "Comment Savoir" voit le quatuor rivaliser avec ZZ Top,
tandis que "Scène" est enrichi d'une section de cuivres. "T'As Bien Failli
Crever" est un blues instrumental plaintif qui débouche sur "La Garde",
très hard-rock. Ecrit avec Bernard Antoine, "Perdu Dans La Rue" achève ce
cinquième LP. Force est de constater que cet album est quand même le moins
intéressant qu'ait enregistré Ganafoul.
Le quatuor tout neuf fait sa rentrée sur scène le 2l juin 1981 au festival
de Viricelles (avec Factory) puis reprend la route jusqu'en août. Après
une courte pause, Ganafoul repart en tournée à la fin de l'année, seul
cette fois, et passe par Lyon le 10 décembre à la Bourse du Travail. Mais
les ventes de l'album sont faibles et les concerts n'ont pas le succès
escompté. Ganafoul s'essouffle et jette l'éponge en 1982, même s'ils
figurent une dernière fois dans le référendum de Best en avril 1982 à la
14e place.
……
JACQUES GOOD EN SOLO
Exit Ganafoul donc, mais Jack Bon ne reste pas inactif et
entreprend une carrière sous son nom qui se solde par la première partie
prestigieuse de Téléphone à Lyon en 1982 puis par sa signature chez CBS en
septembre 1984. Il sort début 1985 le 45 tours avec "Non,
Je Ne Regrette Rien" (inattendue et bonne reprise d'Edith Piaf)
couplé au rock puissant "Mademoiselle",
qui n'a qu'un succès d'estime. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir
utilisé des musiciens de qualité puisqu'il est entouré de Guy Delacroix
(basse), Manu Katché (batterie), Jean-Yves D'Angelo (claviers) et Michel
Gaucher (saxo).
Deux ans plus tard, Jack Bon devient le guitariste leader d'un nouveau
groupe, les Jets, avec Ziouth
(guitare), Patrick Blache (basse), Babée (batterie), Wardia (chœurs) et
Ramon Yuste (percussions, que l'on retrouve aussi chez Factory et les
Snappin' Boys). Cette formation remporte un concours organisé par Radio
France-Lyon qui lui permet de figurer sur la compilation "Traboulorock"
début 1987. Un seul titre figure au menu, composition de Jack Bon, le funk
très électrique de "Elle Me Rend Fou". L'autre titre de gloire de Jack Bon
et les Jets est de remporter la finale régionale des découvertes du
Printemps de Bourges ce qui lui offre l'occasion de rejouer au festival en
mars 1988.
Dans la foulée, Jack Bon reforme Ganafoul avec le fidèle Bernard Antoine
(batterie), Puce (guitare, ex-Factory) et Patrick Blache (basse, ex-Jets).
Mais à part quelques premières parties à Lyon, Dr. Feelgood le 17 mai 1989
et Trust le 7 octobre 1989, rien ne vient ensoleiller le quotidien du
quatuor qui se sépare de nouveau.
Jack Bon reprend sa guitare et signe en 1991 sur le label lyonnais Lazer
qui en 1993 sort le CD-11 titres "Quartier
Chaud". Le bassiste Patrick Blache est toujours de la partie et
on trouve dans les crédits de l'album Ramon Yuste (percussions) et Robert
Lapassade (chœurs, ex-manager de Ganafoul et ex-chanteur de Killdozer.
Lapassenkoff et Snappin' Boys). Même si les paroles, en français, passent
difficilement la rampe, l'énergie est au rendez-vous. Par contre, la
promotion est quasi-inexistante. il a toujours été difficile pour les
labels locaux de s'imposer.
GANAFOUL LE RETOUR
Malgré quelques concerts, rien ne se passe pour Jack qui
rejoint en 1995 le D.C. Blues Band,
un groupe de vétérans emmené par l'harmoniciste D.C. et dans lequel figure
aussi Hervé Corcos (basse) qui avait succédé à Jean-Yves Astier dans
Ganafoul, Début 1996, le groupe autoproduit "Super
Harp", un CD regroupant neuf standards blues et rhythm'n'blues
magnifiés par les guitares et la voix de Jack Bon. James Cotton, James
Brown. Otis Redding sont au rendez-vous de cet album dont l'accroche est
significative : D.C. Blues Band
featuring Jack Bon !
Puis
Jack monte avec Bertrand Repellin
(ex-Arsenic et Dimsi Comedi) un duo de country-blues qui écume les pubs de
la région. Baptisés B&J, ils
apparaissent fin 1996 sur la compilation "Impuls' Lyon" avec la reprise de
"Prodigal Son".
En 1998, le mythique trio Ganafoul revient sur le devant de la scène de
manière tout à fait inattendue avec la réédition en CD
par Spalax de ses cinq albums. De son côté, Muséa,
qui souhaite sortir un album live de Ganafoul sur son label Bluesy Mind,
recontacte le groupe qui se reforme. C'est ainsi que Jack Bon (guitare,
chant). Jean-Yves Astier (basse, chœurs) et Bernard Antoine (batterie)
remettent le bleu de chauffe pour deux dates au Transbordeur de Lyon. les
26 et 27 avril 1998 (le premier
soir étant un rodage privé). Avec un peu d'embonpoint et quelques cheveux
en moins, Ganafoul enchaîne les morceaux dans un déluge sonore : "Bad
Street Boy", "Full Speed Ahead", "Low Down Inside", "Rock Gutter",
"Nothing More", leur reprise de "l'm A King Bee", "King Size Killer",
"Saturday Night"... Autant de classiques boogie-blues survoltés par
les riffs rageurs d'un Jack Bon toujours inspiré, dont l'immortel
"Crossroads" de Robert Johnson qui donne son titre à l'album, suivi en
final de "After All These Days"... Un bien beau moment de sider-rock
immortalisé sur le compact "Crossroads"
qui paraît en janvier 1999 avec des notes de pochette signées Robert
Lapassade (qui fut un temps leur manager avant d'empoigner le micro avec
Killdozer puis les Snappin' Boys). Yves Rothacher, le premier batteur, est
également monté sur scène le deuxième soir pour un morceau absent ici.
Plus de vingt ans après des débuts incandescents, Ganafoul reste fidèle
aux douze mesures et, en dignes forçats du blues, ils appartiennent à
jamais à l'histoire du rock français. D'ailleurs cette reformation, au
départ ponctuelle, pourrait se prolonger si le public réserve un bon
accueil aux douze titres du CD "Crossroads".
Christophe SIMPLEX
(Juillet 1999©)
Ganafoul
à 5 en 1975 (Bon, Astier, Rothacher, Fourmi et Doudou)
Septembre 2020 : Sortie d'un album "Sider Rock" sur le label Simplex Records. Il s'agit de bandes retrouvées enregistrées en 1975 avec la toute première formule de GANAFOUL. C'est Jean-Yves Astier qui chante ses propres textes en français, tandis que les deux guitaristes Jack Bon et Édouard Gonzalez ferraillent dur sur la rythmique de Yves Rothacher (batterie) et Philippe "Fourmi" Veau, bassiste disparu à qui cet album est dédié [Un article et des liens sur notre blog]
2022 : Un nouveau Ganafoul, en live, puis en studio…
En live avec un premier concert "de retour" à Communay le 2 Avril [articleBlog]…
Et en studio à Lyon en Septembre en vue d'un album [articleBlog]…
Avec Jack Bon (chant et guitare), Édouard Gonzalez (2e guitare), Luc
Blackstone (basse), et Yves Rothacher (batterie). NB : 3 en commun avec le
groupe de 1975…!
En fait cet album "ROLL ON" [chez Bad Reputation] représentait la remise en route du groupe, avec notamment la reprise de nombre de ses "classiques" en studio et en live ! Un nouvel album, avec cette fois des créations (pour 2 guitares…!) est en chantier pour 2025… (des nouvelles régulièrement sur notre blog "de Stevie Dixon"! Mettre "Ganafoul" dans la recherche en haut à gauche).
DISCOGRAPHIE GANAFOUL + JACK BON
45 TOURS
33TOURS + CD
Christophe SIMPLEX (+SD)
Archive : GANAFOUL sur la scène du théâtre de l'Empire à Paris en 1979, filmé pour l'émission CHORUS, présentée par Antoine De Caunes (Kingsize killer suivi de Full speed ahead)…
SD Notes :
Quelques petites remarques a
posteriori sur certains points du texte de Christophe (oui, c'est facile..)
Personnellement, le concert des Ateliers
du 9-2-76 (on y était) ne nous avait pas du tout déplu, sevré de rock fort
que nous étions alors à Lyon (la photo noir & blanc tout en haut
correspond à ce Ganafoul-là). Mais peut-être bien qu'il y avait peu de
monde ? On a oublié ce "détail"..
Petite erreur par contre (dur dur le boulot d'historien du rock !) pour le
concert en ouverture de Status Quo en Février 77, car Ganafoul n'avait
finalement pas pu jouer ce soir-là pour d'obscures raisons.. On
"remplacera" par une première partie autrement plus prestigieuse à notre
avis et qui a dû leur rester chère : celle d'AC/DC
à Aix-les-Bains le 27 Août 1979. On y était et on n'oubliera pas ce
concert, avec Angus Young faisant le tour du parc en jouant sur les
solides épaules de Bon Scott (il devait faire encore jour à ce moment-là
d'ailleurs dans ce bout de parc vers le Casino...).
Ci-dessous : Une photo à la une de Libé pour illustrer la fermeture du "Rock'n'roll Mops", une salle lyonnaise qui fonctionna à peine deux mois mais qui est restée mythique ! (la photo de Ganafoul doit être du 20-6-78...)
SD
LIENS :
Le site actuel de Jack Bon : www.mixedblues.com
Voir notre autre page consacrée à Jack Bon, avec une (autre !) discographie, des liens et parfois quelques actus...
Septembre 2008
: Le numéro de ce mois de Xroads (n°11)
contient un article, on peut même dire un dossier, sur Ganafoul !
Autant dire qu'on vous conseille de vous le procurer au plus vite !
Les sites de ce magazine : www.banditscompany.com
et www.myspace.com/banditscompany
13 Juillet 2013 : Concert de reformation (ponctuelle) à GIVORS-La Bricotte. Voir steviedixon.blogspot.fr/2013/07/rock-de-givors-la-bricotte…
Notre page sur FACTORY (et le rock à Givors !)